Petite philosophie pratique de la prise de vue photographique – Jean-Christophe Béchet – Pauline Kasprzak

Petite philosophie pratique de la prise de vue photographique
Jean-Christophe Béchet – Pauline Kasprzak
Editions Créaphis – 128 pages

Depuis cent cinquante ans, l’industrie photographique n’a cessé de se développer en lien avec l’essor de la  » civilisation de l’image « . Le geste de  » prendre des photos  » est devenu une pratique courante et banale, en apparence d’une grande simplicité. Pourtant l’acte photographique est plus complexe qu’il ne paraît. En tant qu’usage social, il se situe entre technique et art, consommation et création, normes et marges.
Le photographe Jean-Christophe Béchet et Pauline Kasprzak, en philosophe, interrogent la prise de vue sous la forme d’un dialogue, confrontant  » théorie  » et  » pratique « .
L’entretien s’articule autour de plusieurs questions déclinées en courts chapitres : cadrage/composition, avant/après, l’appareil, l’éditing, la matière, le réel et le marché de l’art.

Une question de couleurs

Photo 1
Photo 2
Photo 3

Question philosophique sur la photo : le photographe doit-il montrer les vraies couleurs ou peut-il laisser son imagination vagabonder et proposer des coloris complètement improbables ?

Avant de répondre à cette question, on pourrait s’interroger sur le but recherché du photographe. A mon sens, ce dernier s’applique à séduire son lecteur. Comment y parvient-il ? Soit en trouvant une dimension à sa photo par un événement, une scène particulière ou soit en captant une expression, un regard. Dans ces 2 cas, le photographe peint son image en noir et blanc ou en couleur naturelle en fonction de l’accent recherché.

Une autre possibilité pour le photographe est de transformer la réalité, en essayant d’accrocher son lecteur par une couleur inhabituelle. L’image de base est souvent banale (ici par exemple un champ de lin cultivé comme sur la photo 1). « L’accroche » se fera alors par une coloration particulière et exagérée (photo 2 et photo 3).

Une dernière possibilité pour le photographe est d’enlever au lecteur tout repère (photo 4). A la lecture de cette image, on ne sait pas de quoi il s’agit. L’œil parcoure l’image en long et en large à la recherche d’éléments connus. Finalement, notre imaginaire entre en jeu et invente des formes surprenantes.

Et vous, parmi ces 4 photos, laquelle a retenu le plus votre attention ?